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3 500 recrutements sont prévus d’ici 2021, soit un doublement des effectifs des jeunes entreprises de santé en Ile-de-France. Pluridisciplinarité, compréhension des enjeux liés au numérique et à la gestion des données, et connaissance du cadre réglementaire sont les principales compétences recherchées.

Paris, le 12 novembre 2019 – Le pôle de compétitivité francilien dédié à l’innovation dans la santé Medicen Paris Region publie aujourd’hui, en collaboration avec le cabinet AEC Partners, une enquête sur les métiers et les compétences les plus recherchés par les jeunes entreprises de santé en Île-de-France.

Menée auprès de 102 acteurs franciliens de la santé dont 82 startups des secteurs biotech, medtech, e-santé et services, cette étude met en lumière les compétences les plus recherchées par les recruteurs, indépendamment du métier exercé : la polyvalence, la maîtrise de l’anglais, et la connaissance du cadre réglementaire.

La première observation qui émane de l’étude est la forte création d’emplois prévue à l’horizon 2021 dans les entreprises de santé : on estime qu’entre 2018 et 2021, les effectifs de la filière sont susceptibles d’être multipliés par deux, avec 3 500 postes à pourvoir. A noter que les profils traditionnels de R&D (54% des métiers de la filière en 2018 contre 46% à horizon 2021) perdent du terrain au profit de nouveaux métiers en santé, à l’instar des fonctions liées à la collecte et à l’utilisation des données (10% en 2018, 12% estimés en 2021), ainsi que des métiers de l’informatique et des fonctions commerciales.

DES COMPÉTENCES ADDITIONNELLES MAIS ESSENTIELLES

Cette étude dresse un constat univoque quant aux besoins des entreprises : si la R&D reste le cœur de métier des entreprises de santé, les compétences scientifiques ne suffisent plus. Ce sont à présent les compétences additionnelles qui sont le plus prisées. Ainsi, la maîtrise de l’anglais arrive largement en tête des compétences les plus citées par les personnes interrogées sur les 300 compétences répertoriées* au périmètre de l’étude. Par ailleurs, le travail en transverse et la connaissance du cadre réglementaire s’avèrent être des compétences cruciales aux yeux des recruteurs. Cela s’explique par trois nouveaux enjeux : la croissance exponentielle des données de santé, la diversification des méthodologies scientifiques (médecine de précision, inclusion de la data et du numérique, approche globale des phénomènes biologiques, …) et des processus de production (multiplicité des parties prenantes intervenant sur la chaîne de valeur), et enfin le développement de technologies de rupture.

« Il devient clé d’associer sur toute la chaîne de valeur des connaissances de plusieurs domaines comme le numérique, les sciences du vivant, la gestion de projets et le commercial. Cette transversalité ou pluridisciplinarité, indispensable pour répondre aux besoins actuels et futurs des entreprises de santé, doit être intégrée dans les formations initiales et continues. »
Stéphane Roques, délégué général de Medicen Paris Region.

ANTICIPER LES BESOINS EN COMPÉTENCES POUR GAGNER EN COMPÉTITIVITÉ

S’il ressort de cette étude que l’Ile-de-France forme des profils scientifiques et techniques de très bon niveau, il est toutefois indispensable d’anticiper, dès la formation initiale, le développement de compétences pluridisciplinaires (anglais, réglementaire, travail en transverse) afin d’adapter les profils aux besoins de la filière. Il est crucial de décloisonner les formations afin de créer des filières alliant scientifique et réglementaire, ou encore numérique, et d’intégrer l’enseignement de l’anglais dans chaque cursus.

Au-delà, c’est la filière santé qui doit redoubler d’efforts de visibilité auprès des jeunes diplômés pour relever le défi de la « guerre des talents » à laquelle se livrent les recruteurs, notamment pour attirer les profils experts de la data, des objets connectés et de l’intelligence artificielle, thématiques essentielles pour développer la médecine de demain.

Les résultats complets de l’étude sont disponibles ici.

* La méthodologie inclut volontairement hard skills et soft skills dans la même liste.